Nicolas FAFIOTTE, couturier de haute volée

À quand remontent vos premiers pas dans la couture ?

Plus jeune ce n'est pas la mode en tant que telle qui me passionne mais la dimension de la création bien que ma mère couturière n’est pas totalement étrangère à mes futurs choix.

À cette même époque, je suis un élève peu "convaincu" en comptabilité et en parallèle, je monte mon premier défilé de mode. J'ai alors 17 ans et mes premières créations prennent forme grâce aux matières à portée de main, la toile cirée du jardin, les rideaux du salon, les napperons de la maison…

À ce moment-là, votre destin vous apparaît-il tout tracé ?

Pas vraiment… Je pars en terminale secrétariat, mais mon attrait pour la mode est le plus fort! Avec un peu de culot et la rencontre d’une "bonne fée", Isabelle Gleize, directrice de l’école ESMOD, ma vie prend un nouveau tournant. J'intègre alors l’école de stylisme-modélisme où, durant 3 ans, je vais apprendre ce métier que j'aime tant. Dès la fin de ma 1ère année, je gagne le 1er Prix de modélisme, qui va me conforter encore un peu plus dans mon choix.

Hasard ou coïncidence ?

D’une rencontre fortuite est né un lien de confiance inestimable. Dès lors que j’ai intégré l’ESMOD, c’était pour être le premier. J’ai découvert que j’avais des possibilités infinies dans le domaine de la création - sans demi-mesure, je n’ai alors cessé de me surpasser.

Bio express

1996 - Premier stage chez Max Chaoul

1997 - Premiers pas au sein de la Maison Emanuel Ungaro

2001 - Rencontre avec Sylvie Tellier

2002 - Installation de la boutique éponyme à Lyon

2006 - Première participation à la finale Miss France - Création des robes des 5 finalistes

2013 - Première création pour le défilé “Live Show d’Etam Lingerie”

2015 - Première participation au défilé du salon du Chocolat - Paris et Lyon

2018 - Rénovation de la boutique-atelier par Claude Cartier

2022 - Collaboration avec la maison Beaumont & Finet

“J’AIME CRÉER DE L’ÉMOTION, QUI LAISSE PLACE À LA SIMPLICITÉ”

En 2001, une nouvelle rencontre sera décisive dans ma carrière de couturier. Sylvie Tellier, alors Miss Lyon, a besoin d’une robe de soirée pour se présenter à la présélection de l’élection de Miss France 2002. J'accepte le challenge et lui crée une robe de soirée qui répond à mes exigences : Haute-Couture et grain de folie pour relever le tout !

Prise de risque démesurée ou confiance insensée ?

Après avoir été élue Miss France, Sylvie viendra en bas de chez moi en cabriolet, couronne sur la tête et ladite robe dans les bras, me demandant de l’habiller pour son année de Miss France. Porté par cette réussite, j’ouvre alors mon atelier. Les étapes clefs de nos carrières respectives sont intrinsèquement liées, les opportunités de l’un catalysant les réussites de l’autre.

Qu’est-ce qui guide votre travail ?

La première rencontre avec une cliente. C’est ce qui va façonner le travail : au-delà des envies initiales, il y a le lieu prévu, l’attitude, et la silhouette. L’essentiel, c’est la coupe. Le sur-mesure est là pour sublimer les femmes quelles que soient leur morphologie ou gestuelle, mais aussi pour les réconcilier avec leur corps, notamment lorsque des étapes de vie l’ont meurtri - une robe peut littéralement sauver une vie.

Comment définiriez-vous votre style ?

Je n’ai pas d’univers défini même si pour moi, une robe de mariée doit être aussi intemporelle que celle de Grace Kelly. Je crée des tenues à la demande et à l’envie, pas en fonction des tendances. J’aime autant créer un smoking blanc qu’une robe voluptueuse avec une dentelle cousue main.

Quel est votre modèle de prédilection ?

J’adore les robes qui se transforment. Les traînes et surjupes qui donnent un effet waouh, qui font pleurer le futur marié lorsque mes clientes arrivent. J’aime créer de l’émotion, qui laisse place à la simplicité une fois la nuit tombée, sans la moindre concession en termes de qualité.

Nicolas Fafiotte Couture

8 rue du Plat, 69002 Lyon

nicolasfafiotte.com

Retrouvez l'article dans notre magazine Only BARNES n°9